Les premières formes artistiques peintes et dessinées par l’homme (dites rupestres) comportent de nombreuses figures d’animaux préhistoriques. L’art animalier est ensuite retrouvé sur les sceaux, des décorations murales, des tissus, des vêtements, tatouages, totems, etc.
L’artiste animalier, à travers son propre style, saisit l’instant décisif pour traduire la vie.
J,GriMo, Laeticia Marty, Franck Lefevbre, CMJ, Davina Chauquet et Agnès Deschamps jusqu’au 13 avril 2019.
Visite virtuelle:
Paroles de Vernissage:
» Il ne leur manque que la parole, n’est-ce pas? Oui, elle leur manque et ce n’est pas rien. Car comme le dit joliment Pierre Legendre, « la parole ne va pas sans la déchirure humaine. » Parce que les animaux ne parlent pas, ils vivent sans effroi, excepté le jour de leur trépas et à condition sans doute de devoir mourir au combat. Il est certain que beaucoup aimerait partager cette insouciance et il est vrai que ces animaux embellissent le monde. Mais c’est nous qui avons donné leur noms à tous les bestiaux, aux animaux sauvages et aux oiseaux quand eux nous regardent, nous fuient souvent, sans savoir qui nous sommes, nous qui n’avons pas de noms chez eux. Mais, me direz-vous, le perroquet parle ! Non, il cancane, il craque, il croaille, il siffle, il piaille et parfois, il répète. Le chimpanzé saura nommer ce que vous lui aurez appris à nommer, mais il ne parle pas non plus, car parler, ce n’est pas faire des bruits avec la bouche, jouer avec sa langue et son palais, parler, c’est nommer. C’est ainsi que nous sommes face au monde et que eux sont dans le monde. Voilà qui nous permet de les contempler, les observer, les étudier et nous imaginons beaucoup de ressemblances. Les hommes sont têtus comme des ânes, fiers comme des paons, tordus comme des serpents, forts comme des bœufs, malins comme des singes, ils mangent comme des loups, dorment comme les loirs et leurs enfants chantent comme les oiseaux. A moins que ce ne soit l’inverse. Étrange miroir, donc, que les animaux nous tendent, nous qui croyons dans leur reflet nous voir. A l’heure où les Orangs-Outans attaquent les tractopelles dans la forêt de Bornéo et que les cétacés, plein de plastique dans leur estomac viennent mourir sur nos plages, il n’est pas inutile de regarder cet étrange miroir que les animaux nous tendent pour ne pas oublier le plaisir que nous avons eu à les nommer. Imaginez un monde sans bestiaux, animaux sauvages et oiseaux : l’homme risquerait alors de perdre son langage car de la survie des animaux dépend la survie de nombreux mots. Prenez donc ce soir grand soin de vos chats et chiens, veaux, vaches, cochons et couvées afin de ne pas vous condamner à devenir muets. »
Béatrice Hermesdorf